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Renaissance Africaine

LA RENAISSANCE AFRICAINE EST CULTURELLE
« Nous assistons au phénomène grandissant de la ré appropriation de la culture africaine et l’émergence d’une nouvelle culture africaine hors de notre continent par la diaspora. »
La nouvelle ère est à la Renaissance Africaine.
Nous sommes en effet entrés définitivement dans cette période grâce à différents facteurs sociaux politiques économiques et culturels dans le Monde qui impactent directement ou indirectement l’Afrique.
Du fait des différents événements, nous assistons au phénomène grandissant de la ré appropriation de la culture africaine et l’émergence d’une nouvelle culture africaine hors de notre continent par la diaspora.
Aussi bien que la diaspora volontaire, les immigrés africains de ces dernières décennies que la diaspora forcée, les immigrés de l’esclavage.
Bienvenus au Wakanda, si cette riche région idyllique et futuriste est une fiction, il n’en demeure pas moins qu’elle s’inspire d’une certaine réalité nous sommes tous Ya Nkanda, Dia Nkanda , Wa Nkanda. Dans la société congolaise nous sommes tous issus d’un clan, d’un Nkanda . C’est ainsi que nous nous sentons vraiment chez nous au Wakanda.
Si le mot Renaissance nous rappellera machinalement le tout dernier album de notre Beyoncé internationale, artiste afro américaine incontestable voix du «dance floor », cet événement comme je vous le présente en introduction est bien plus qu’un mouvement ou un hymne.
ELLE EST AVANT TOUT POLITIQUE
« Inspirée par la Charte Culturelle de l’Afrique adoptée par les chefs d’Etat et des gouvernements de l’Organisation de l’Unité africaine »
La Renaissance africaine est une charte adoptée par l’union africaine en 2006 et elle est , elle même inspirée par la Charte culturelle de l’Afrique adoptée par les chefs d’Etat et des gouvernements de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), aujourd’hui Union Africaine (UA) , en juillet 1976.
Depuis plusieurs décennies elle est ainsi reconnue à tout les niveaux , social politique et culturel dans le cercle fermé de la diplomatie.
Sa reprise populaire a été effective dans les années 1990 et est intimement liée à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Dans ces années, sa reformulation la plus médiatisée a été attribuée à Thabo Mbeki, ancien président sud-africain.
La Renaissance africaine s’est affirmée comme le concept selon lequel les Africains et les nations africaines doivent surmonter les défis actuels auxquels est confronté le continent africain ainsi qu’atteindre un renouveau culturel, scientifique et économique.
C’est aussi un concept africain qui a été développé à partir de 1946 par le célèbre Cheikh Anta Diop dans une série d’essais, qui sont recueillis dans son livre « Les fondements culturels, techniques et industriels d’un futur État fédéral d’Afrique noire », paru en 1960.
ELLE REPRÉSENTE AUSSI UN MOUVEMENT SOCIAL POLITIQUE ET CULTUREL AFRO-AMÉRICAIN
« À travers le cri de ralliement « Black Power !» »
À la même époque aux États Unis, à partir de la seconde moitié des ces années 60, l’expression Black Power prend la forme d’un slogan populaire, repris partout au point de devenir le symbole d’une période qui verra naître de nouvelles organisations radicales et révolutionnaires afro-américaines telles que le Black Panther Party (BPP). Des mouvements bien plus radicaux que le Black Lives Matters de ces dernières années.
À la date du 16 juin 1966, aux États Unis, dans le Mississippi un cortège de militants pour les droits civiques , reprenait d’une seule et même voix le slogan scandé par l’activiste Stokely Carmichael, connu aussi sous le nom de Kwame Ture, du haut d’une tribune: « We want Black Power! » . Ce slogan symbolisera pour toujours dans l’histoire de l’humanité , la résistance du suprémacisme blanc et la lutte face à la persistance du racisme structurel aux États-Unis.
À travers le cri de ralliement « Black Power !», Carmichael qui épousera la célèbre chanteuse Miriam Makeba, popularisa une réponse politique radicale à la marginalisation de la communauté afro-américaine dans un pays dominé par la « White Power» et où les noirs peinent à acquérir une place.
L’appel au « Pouvoir noir » va être ainsi l’étendard de l’idéologie révolutionnaire des principaux mouvements noirs d’organisations comme le Black Panther.
Dans la foulée une rupture se fera avec la politique non violente du mouvement de lutte pour les droits civiques des leaders comme Martin Luther King Jr, certains activistes prônant pour l’autodéfense armée, comme des personnalités telles que Robert Franklin Williams ou Malcolm X.
Les membres du Black Panther accorderont à l’image une place fondamentale dans leur communication et revendications. Le Black Power s’appropriera une dimension culturelle en puissant dans la culture afro-américaine.
On assistera à l’émergence d’une nouvelle culture « plus noire ». Carmichael prône son authenticité africaine et renaît en tant que Kwame Ture. En Afrique le même retour à l’authenticité sera prôné par le président Mobutu. À l’instar du président zaïrois, d’autres dirigeants africains adhèrent à la même philosophie avec le concept de négritude pour le sénégalais Léopold Senghor et le martiniquais Aimé Césaire; le Ghanéen Kwame Nkrumah se fait l’apôtre du panafricanisme et de la « conscience noire » ; le Tanzanien Julius Nyerere défend un « socialisme africain », austère et autosuffisant.
L’organisation politique Black Panther développera et utilisera des créations visuelles comme des moyens essentiels pour sa visibilité et dans l’objectif de lutter contre les stéréotypes raciaux et sociaux. Nous assisterons à l’émergence du nouvelle culture africaine à travers des expressions artistes afro-centrés américaines . Cela permettant d’opérer une rupture avec les canons euro-centrés américains. Les femmes quand elle n’en s’inspirent pas reprennent les styles des coiffures ancestrales parmi lesquels l’Afro comme la célèbre Angela Davis icône du mouvement.
L’art deviendra un outil pour fédérer et représenter les masses face à l’impérialisme blanc états-unien, tout en révélant l’identité collective de la communauté afro -américaine dans l’objectif de briser les structures d’oppression.
Cela passera par toutes les expressions, la peinture, la musique, la mode et le sport, toujours en puisant dans la culture ancestrale.
Mohamed Ali , Georges Foreman célébreront le retour aux sources avec Rumble In the Jungle au Congo des ancêtres. D’autres événements Afrique- Amériques diaspora auront lieu.
Le mouvement Black Lives Matter est un mouvement qui hérite de ces premiers mouvements afro pacifiques ou non. Les réseaux sociaux comme Twitter, Facebook et Instagram se sont substitués aux murs du ghetto d’Harlem et d’autres villes américaines, ainsi qu’aux tribunes. Les artistes afro américains ont pour la plupart repris le flambeau des aînés, chacun décidant du procédé d’expression. Afro américains, diaspora et africains se réunissent grâce à la libération des frontières et du 2.0, internet. Nous avons assisté grâce à la solidarité à l’avènement du premier président noir américain.
La lutte contre le racisme ne concerne pas que les États Unis. Partout dans le Monde des mouvements de lutte contre le racisme se sont structurés comme c’est la cas en France. Un des plus célèbres mouvements émergent fut S.O.S Racisme dans les années 80 avec son célèbre slogan « Touche pas à mon Pote »
EN PLUS D’ÊTRE AFRICAINE , ELLE EST MONDIALE.
« Elle explose le « Box Office » et place l’Afrique au plus haut du podium du patrimoine culturel mondial. »
« Say it Louder ! I’m Black and I’m proud!» chantait James Brown pour déclarer son adhésion au mouvement. En plus de la musique , la Renaissance Africaine a aussi comme moyen d’expression le cinéma .Elle explose le « Box Office » et place l’Afrique au plus haut du podium du patrimoine culturel mondial.
Le bel exemple est le film Black Panther qui comme le mouvement, se démarque pour sa représentation de la culture africaine et afro-américaine.
Le retour à la source de la mère patrie, convoitée et enviée de ses richesses. Cette super réalisation est le fier étendard , champion du Box office de tout les temps. Black Panther est un des plus grands films hollywoodiens. Il est devenu le premier film de super-héros à être nommé pour l’Oscar du meilleur film en 2019. Il remporte par ailleurs plusieurs oscars .
Black Panther est la consécration de l’Afrique à travers l’histoire d’un roi et chef de la secte du léopard, de la loge royale des vengeurs secrets. Si nous pouvons affirmer que Black Panther a vu le jour environ un mois après les revendications de la « Black Power », les aspirations des auteurs n’ont pas été clairement précisés. Il n’ont pas pour autant été moins inspirés par les leaders afro américains et les leaders traditionnels africains.
En Afrique un des plus grand royaume à les avoir inspiré a été le royaume Kongo largement promu dans les universités américaines comme la prestigieuse Havard. W.E.B Dubois un des précurseurs du mouvement panafricaniste américain s’en est inspiré jusqu’à se déplacer au Vatican sur la tombe de son ambassadeur, le plus puissant des africains.
Black Panther s’inspire du royaume par sa secte secrète expéditive, vengeresse par la griffe du léopard. Par ailleurs il s’en inspire aussi en désignant cette nation élitiste, clanique, Wakanda. Kanda ou Nkanda en Kikongo signifie famille, clan. Le Kikongo qui par ailleurs est la langue bantoue la plus originelle. La désignation de la famille ou du clan en Kikongo se traduit aussi Wa Kanda.
ELLE EST AUSSI BIOLOGIQUE
«Au Ghana, les repats ou retournants ne sont pas seulement nationaux mais aussi américains...»
Le Kanda ou Nkanda, dans la société africaine a un rôle primordial. C’est par le clan que l’individu peut s’identifier au reste du groupe et trouver sa place au sein de toute la communauté. Dans le premier volet de Black Panther, N’Jadaka, de son nom africain , Erik Killmonger de son nom américain retourne vers son clan malgré la rancoeur et les ressentiments. Le retour au source, la recherche de son clan est loin d’être une fiction mais une réalité.
Dès le 19 siècle le retour des afro-américains en Afrique sera prôné tel que le mouvement « Back to Africa » ou le « Sionisme Noir ». Ce fut le cas de plus d’une dizaine de milliers d’afro-américains avec la création du Libéria.
De nos jours, le phénomène du retour prend de plus en plus d’ampleur et ne se limite pas à la visite touristique du monument de la Renaissance Africaine, à la découverte de l’île de Gorée ou encore au pèlerinage à Ouidah au Bénin.
Il y a une réelle démarche carthatique à la recherche de ses origines qui a pour conséquence la multiplication des tests ADN en vue de connaître sa région d’origine pour la plupart y effectuer un pèlerinage afin de vivre sa propre renaissance africaine sur la terre de ses ancêtres. Samuel L Jackson a réalisé cet expérience au Gabon, pays de ses ancêtres, où il a même reçu un passeport gabonais. Mike Tyson a déclaré qu’il était Ne Kongo. Au Ghana les « repats» ou retournants ne sont pas seulement nationaux mais aussi américains. Le pays célèbre la journée du retour et favorise les afro américains qui souhaitent s’installer définitivement en Afrique, la mère patrie dans les démarches administratives et l’acquisition des terrains .
Des stars afro américaines décident d’investir en Afrique. Et encore un peu plus près l’ancienne star de tennis Yannick Noah est devenu chef traditionnel au Cameroun la terre de ses ancêtres.
ET SE CONJUGUE AU FÉMININ
« consacre définitivement la femme noire dans sa magnificence »
En prenant encore comme exemple Black Panther, surtout son deuxième volet qui après le décès de son principal acteur Chadwick Aaron Boseman , le roi T’Challa , le film consacre la femme noire dans sa magnificence , la Renaissance Africaine se conjugue définitivement au féminin. La femme africaine est déjà bien représentée par plusieurs actrices dont la plus célèbre et charismatique Lupita Nyong’o.
Et nous assistons à la Renaissance de Black Panther au travers d’une femme. La femme au pouvoir mise en avant , non pas derrière l’homme mais côte à côte ou même devant. Le pouvoir de la femme est mis en exergue comme auparavant dans la société africaine où elle incarnait une place de premier rang jusqu’au plus haut comme la reine Nzinga , reine ou roi comme Hatchepsout, la femme roi pharaon qui s’affabulait d’une barbichette et exigeait d’être désignée femme roi.
Toujours à Hollywood, the Woman King, la femme roi, le dernier film avec comme actrice principale Viola Davis consacre aussi la femme africaine à travers l’épopée des amazones, guerrières du royaume du Dahomey.
Dans la musique avant son album Renaissance, Beyoncé chante « Brown skin girl » en rendant hommage à la peau noire et sur « le papier glacé », « le catwalk » des grandes « Fashionweek » en Chanel ou Valentino les mannequins afro ou non arborent fièrement le «braids style », les cheveux nattés qui font tendance chez les filles comme les garçons mais aussi l’afro. Et Rihanna pose en cover comme Nefertiti. La Renaissance africaine au féminin
est à son apogée.
Dans les divers secteurs d’activités et dans la vie privée on assiste à l’émancipation de la femme afro américaine et de la diaspora en général.
En Afrique, en termes de pleine reconnaissance des droits des femmes et en particulier dans le domaine de la participation politique et sociale. Sur le plan économique, une grande majorité des femmes restent encore marginalisées.
La féminisation de la pauvreté persiste. Il nous faut faire davantage d’efforts pour pleinement exploiter le potentiel que les femmes représentent pour l’avenir de l’Afrique, en termes de croissance économique, d’inclusion et de justice sociale.
Les principales organisations africaines prônent de plus en plus l’égalité des genres. Dans le continent, la Renaissance Africaine passe par la mise en avant des femmes en mettant en place un plan dynamique pour leur émancipation.Plusieurs femmes ont joué un rôle pionnier dans le mouvement panafricain et y jouent encore .
Elles mettent leur créativité et leur dévouement au service de la paix, de la justice et du bien-être de leur famille, de leur communauté ainsi que de leur pays.
La bonne nouvelle est que en Afrique le taux de l’entrepreneuriat féminin est le plus élevé au monde. C’est aussi en Afrique que la parité en politique progresse le plus vite, et la représentation féminine au parlement figure parmi les plus élevées au monde comme Sénégal, et ailleurs.
La Renaissance Africaine ainsi est un processus enclenché qui emmènera la nation africaine au delà du continent à la place qu’elle a toujours mérité.
Mona Mpembele