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Beautés sans filtres

Souriez vous êtes filtrée, serait peut-être la nouvelle phrase récurrente à l’ère de l’IPhone et du 2.O
Soyons sans filtres, nous sommes presque tous dans le même bateau car nous assistons d’une manière globale à la standardisation d’un nouveau style de beauté.
Une beauté qui se rapproche des covers des magazines de papiers glacés, visages lisses aux teints éclatants, cils interminables, peaux parfaites sans boutons et même sans pores !
Grâce à la nouvelle technologie nous sommes tous devenus les Aphrodite et Apollon de la nouvelle ère numérique. De quoi rendre Narcisse définitivement jaloux.
Il ne s’agit pas que du visage, nous pouvons nous creuser la taille, gommer les défauts et s’allonger de quelques centimètres pour apparaître avec de belles jambes interminables. Les Naomie Campbell et sœurs Hadid ne nous font plus de l’ombre sur Instagram et nous pouvons même être sœurs à Cardi B et Kim Kardashian.
Les fabricants de smartphones, tels que Samsung, Huawei, Xiao Mi et Apple pour l’iPhone, intègrent dès l’usine d’office des filtres de beauté dans leurs appareils au risque de tomber dans la désuétude à défaut de performance.
Nous pouvons télécharger grâce à quelques dollars par an , environ une centaine, des applications qui nous offrent un corps en sablier structuré pour un ventre plat, des seins généreux et des fesses rebondies. Une beauté virtuelle qui nous fera économiser l’opération de chirurgie esthétique tant prisée pour le moment par celle qui osent et qui ont les moyens, afin d’obtenir des fesses larges et bien rebondies, le fameux « Brazilian butt lift , BBL » de Kim & cie et atteindre l’idéal de beauté véhiculé sur les réseaux sociaux par ces influenceuses.
En effet sur les réseau sociaux , Instagram et Tik Tok se sont déclaré la guerre. Les deux rivaux ambitionnent d’avoir le plus vaste cheptel de la galaxie du 2.0
Tik Tok, Instagram dis moi qui est la plus belle ? Serait bien la question adaptée à un remake de conte de fée.
Des beautés filtrées ? Avouez sur Tik Tok, vous n’avez pas pu passer à côté de ce filtre plus réaliste que jamais. Teint parfait, maquillage chargé, lèvres charnues, pommettes saillantes, c’est le filtre «Bold Glamour» . Sur Instagram vous trouvez également, toute une palette de filtres au choix. Le nez fin, les lèvres charnues et les différentes teintes parfaites se commande en un ou deux slide. Les yeux peuvent être bleus, vert ou gris en un click.
Le museau du chien, les oreilles et le lapin, tout cela n’est plus tendance.
L’intelligence artificielle, ne fait qu’un avec votre visage. Dorénavant nous pourrions déclarer tous ensemble « Adieu mon miroir , bonjour mon IPhone », car ce dernier est notre nouveau meilleur ami.
Un compagnon, qui lui est fidèle, mais pas nous, pas pour la vie car il se renouvelle. Il faut avoir le plus beau et le plus récent que l’on reconnaît aisément sur le selfie posté avec ses 3 objectifs pour l’un des plus célèbres cité plus haut. Certains peuvent être habillés d’une coque miroir pour parfaire son égocentrisme et compléter son arsenal beauté.
Agrandissement des yeux , « cat’s eye filter » yeux de chats ou encore « fox eye filter » yeux de renard qui vous étire les yeux et les bride vert le haut pour un effet lifting avec un regard intense, rétrécissement du nez, harmonisation du teint, même le meilleur des maquilleurs en est incapable.
Les likes se succèdent comme les jours et les nuits et peuvent causer des insomnies en leur absence.
La santé mentale, le rapport à la vie réelle, privée comme professionnelle l’algorithme n’en a cure comme par ailleurs les propriétaires, développeurs des réseaux sociaux et ces marques qui nous poussent à la consommation à outrance grâce à la complicité des influenceurs qui ont « détrôné »les mannequins et narguent les stars.
Les influenceurs reçoivent une variété de produits gratuitement parfois très luxueux , et les remplissent quotidiennement dans les carrés Instagram en se rivalisant les uns des autres. Ce sont ces derniers produits à la page, proposés par l’algorithme que nous convoitons. Nous, nous passons à la caisse et parfois cela peut faire mal mais un mal nécessaire pour le meilleur de nos profils et pour une reconnaissance par l’algorithme.
La santé mentale, comme évoqué dans un paragraphe précédent, on s’en fout, le plus important est d’être beau, les likes et les commentaires sont les nouveaux visas de l’estime de soi.
Plus personne ne cherche à savoir à quoi ressemble son influenceuse beauté préférée sans retouches ni filtres photos, l’essentiel est d’être beau ou belle sur la publication du jour. Et même si la photo n’est pas publiée, la contempler longuement sur son téléphone nous procure une certaine satisfaction.
La «perfection» du filtre reflète tout sauf la réalité, mais de plus en plus nous sombrons dans le déni pour la majorité des usagers du réseau social. Je suis beau, je suis belle, peu importe le procédé.
Une véritable source de complexes émerge pour celles et ceux qui ne rentrent pas dans les «cases», fragilisant un peu plus l’estime de soi, comme le révèle une nouvelle étude réalisée par des spécialistes.
Le visage «parfait» est désormais la norme sur les réseaux sociaux malgré le risque réel pour notre
bien être et notre équilibre mental . Le corps suit aussi avec des conséquences désastreuses pour les plus fragiles.
Ces filtres Tik Tok, Instagram et aussi Snapshat font augmenter en réalité la demande de chirurgie esthétique pour finalement avoir réellement dans la vie la version améliorée de soi-même.
L’inquiétude est d’autant plus légitime que la tendance est l’augmentation de jeunes patients clients à la chirurgie esthétique.
« Avant les patients venaient à la clinique avec des photos de stars ou de mannequins qu’ils admiraient et auxquels ils voulaient ressembler. Mais avec l’arrivée des réseaux sociaux et des filtres ces cinq dernières années, de plus en plus de patients viennent avec des versions d’eux-mêmes avec filtre. Et c’est leur but à atteindre.» a déclaré dernièrement lors d’une grande conférence un célèbre chirurgien britannique.
Le risque est que l’utilisation constante des filtres, conduira à une dysmorphie corporelle, c’est-à-dire une obsession face à un défaut physique, imaginaire ou exagéré.
Beaucoup de jeunes banalisent de plus en plus les injections. Les produits stars sont l’acide hyaluronique, qui comble les rides pour les 25 ans et plus, crée les pommettes slaves à la mode, des lèvres pulpeuses et roses. Et la toxine botulique (Botox), qui lisse les rides en paralysant les muscles.
La mode est même aux Botox Party , un phénomène Made in USA qui fait fureur même si il est tabou. Il se répand partout en passant par Paris et Marrakech. Il s’agit de « soirées injections » où le but est de s’amuser entre amies, autour de cocktails et DJ set, le tout saupoudré d’injections de botox.
Les injections se font hors cabinet médical avec différents risques de conséquences catastrophiques liés à l’absence d’un professionnel dont et surtout les infections.
Pas seulement dans les soirées, à petit prix des esthéticiennes non qualifiées pratiquent aussi clandestinement ces injections.
Le drame ne se limite pas qu’au visage mais aussi au corps avec les fameuses opérations de chirurgie esthétique clandestines et les faux chirurgiens esthétiques dont une certaine jeunesse recoure par soucis d’économies.
Le naturel devient donc une denrée rare dans la matrice virtuelle.
Les rôles sont inversés et ce sont désormais les photos au naturel qui font le plus parler, le public étant surpris, voire choqué, de découvrir des personnalités et certaines stars ou influenceuses préférées sans aucune retouche. Les copains et copines sont tagués, @ mentionnés pour découvrir l’effet naturel inédit avec le hashtag #nofilter.
Il existe maintenant aussi des mouvements d’opposition à la tendance de la perfection absolue du réseau social . Les mouvements body positive et face positive cherchent à combattre les idéaux de beauté rigides à l’origine des stéréotypes en postant des photos et des vidéos sans filtre sur les réseaux sociaux.
Leur objectif est de promouvoir une perception de soi positive non seulement par l’acceptation de son propre corps, tel qu’il est dans la réalité, mais en l’affirmant activement. Suivez les influenceuses posant avec leur bourrelet comme par exemple Ashley Graham. Ces photos sont accompagnées de hashtags tels que #facepositivity ou #nofilter comme démontré, puis par la suite publiées. Le problème, c’est que souvent, même les photos publiées avec ce type de hashtag ont-elles-mêmes été modifiées par un filtre de beauté effet naturel. En conséquence, nous sommes conditionnés à percevoir ces images comme étant « naturelles » alors qu’elles ne le sont toujours pas.
Ainsi à l’heure de l’IPhone, du selfie et du filtre, le narcissisme atteint son paroxysme sur le réseau social.
Toutes sortes de gadgets sont proposés pour paraître le plus beau, au meilleur de son avantage pour les réels et les prises de paroles.
Le ring light influencer conforte en plus du filtre pour le plus bel éclat.
Des applications à télécharger sont aussi proposées en publicité sponsorisées pour ceux
qui ne sont pas satisfaits de l’éventail des produits accessibles directement.
Ces applications vous proposent des filtres qui vous ferons paraître comme jumeau de votre idole.
La bouche de Kylie Jenner ou Rihanna ,
les yeux de Jesse Williams , la taille creusée de Kim Kardashian ou encore le physique d’une autre star. « Hey guys you can have my lips ! » s’exclame par ailleurs Kylie Jenner. Vous pouvez avoir virtuellement ses lèvres.
En effet depuis août 2019, les particuliers et les sociétés comme les développeurs des réseaux sociaux peuvent également commander des filtres individuels. C’est ainsi que Kylie Jenner pour sa marque de maquillage, a développé, un filtre de beauté permettant à la personne qui l’utilise de tester directement sur elle les différentes nuances de couleur de ses rouges à lèvres qu’elle commercialise entre autres produits.
La circulation des images filtrées sur internet et sur les réseaux sociaux apprend à l’œil à les percevoir comme « authentiques » et cela est un réel danger alertent les spécialistes de la santé mentale.
Les utilisateurs pourraient s’habituer à cette apparence modifiée, conforme, ce qui en retour pourrait avoir une influence sur la perception non seulement de soi mais aussi la perception des autres.
Il arrive aussi qu’il soit difficile de faire la différence entre une photo sans filtre et une photo avec filtre. Cette confusion peut encourager le développement de stéréotypes qui pourrait mener, par une utilisation répétée des filtres, à ce que nous considérions ces caractéristiques comme étant des critères de « beauté».
Déjà avant l’émergence des filtres de beauté, une peau lisse, éclatante et de grands yeux , le nez fin, le visage ovale et affiné étaient considérés comme les principaux standards de beauté.
Aujourd’hui, avec le filtre , il n’y a plus besoin de graphistes et de photographes professionnels pour appliquer ces caractéristiques à un visage photographié à partir de programmes comme Photoshop.
Le filtre de beauté permet de conférer les caractéristiques à la mode au visage en un simple clic.
La récurrence de ces images filtrées a pour conséquence le renforcement de ces standards de beauté véhiculés. Hors la conception de la beauté ne devrait pas uniquement être influencée par les idéaux de ces critères de beauté imposés sur le réseau social.
Les conséquences néfastes sont que ces filtres de beauté ont à leur tour une influence sur l’industrie cosmétique réelle. Ainsi, il existe aujourd’hui des produits de maquillage qui imitent les fonctions des filtres de beauté, comme par exemple le freckle filter, qui permet de faire apparaître des taches de rousseur sur le visage. Ce filtre a donné l’idée à une entreprise cosmétique de développer un crayon de maquillage permettant de peindre des taches de rousseur sur son visage.
Les filtres de beauté sont devenus des produits néolibéraux influençant sous différents aspects le comportement d’achat et l’évolution des produits sur le marché. Une autre conséquence est que le corps devient alors une interface de représentation des idéaux de beauté et de caractéristiques de corps spécifiques, son exposition servant à l’obtention des likes, des commentaires, des followers et, finalement, à une sorte de reconnaissance. L’algorithme se soumet aussi et exclut ceux qui ne correspondent pas aux critères.
Différents scientifiques, alertent le danger et dénoncent l’exclusion et le racisme de l’algorithme. En effet ils attestent que les technologies ne peuvent pas être « neutres », bien au contraire, elles intègrent les structures de pensée racistes derrière leur conception, en imposant la peau claire. C’est d’ailleurs la norme de la peau blanche qui a servi à franchir les premiers pas du développement des caméras et des scanners.
Mais quel est le rapport avec les filtres de beauté ? Poserez vous certainement la question. Cet exemple illustre le fait que les entreprises qui développent ces technologies, par leur programmation et par les données qu’elles décident de fournir à leur intelligence artificielle, influencent également les idéaux de beauté. La majorité des images qui circulent sur internet et définissent les standards de beauté, représentent des personnes claires et blanches. Ces mêmes images servent de base aux filtres. Avec les filtres, vous remarquerez que nous avons tous un visage étroit, un plus petit nez ou plus fin, de grands yeux et une peau plus claire.
Cela peut renforcer les stéréotypes voulant que l’apparence blanche soit la « plus belle », ce qui écarte les autres apparences et leur confère même une connotation négative. De manière explicite les experts qui étudient les effets néfastes attestent qu’il y a une reproduction des visibilités hégémoniques qui suggère qu’il est désirable d’être claire, d’être blanche.
De ce fait , les filtres de beauté présentent également des caractéristiques racistes, puisqu’ils sont optimisés pour les personnes blanches. Ainsi, si les personnes noires utilisent un filtre, il peut arriver que certaines applications ne fonctionnent pas. Mais de plus en plus de développeurs s’adaptent pour répondre aux différents standards de beauté, pour répondre à la diversité.
Les BIPoC (Black, Indigenous, People of Colour) attirent l’attention sur cela avec le hashtag #blackgirlmagic, il s’agit de renforcer une perception de soi positive sur le réseau social. Le hashtag #brownskingirl inspiré entre autres par la chanson de la star internationale Beyoncé pour rendre hommage à la beauté noire est aussi utilisé.
Sans filtre, les statistiques sont à l’utilisation générale, sans origine distincte, c’est à dire sans distinction de la couleur de peau. de ces filtres de beauté qui augmentent les complexes physiques.
Dénoncés car utilisés par plus des millions de personnes, ils suscitent de plus en plus la controverses. Les complexes augmentent donc à la vue du physique transformé sur leur écran de son téléphone. Un autre aspect discriminatoire et nocif de certains de ces filtres, est qu’ils ne fonctionnent pas sur les visages féminins qui ont des traits trop masculins.
À l’heure où les réseaux sociaux sont le quotidien de jeunes en construction identitaire, les enquêtes et analyses confirment leur caractère nocif, voire très dangereux . Il est déjà responsable en plus des drames cités plus haut, de l’intégration d’un nouveau standard de beauté quasi irréaliste dans l’imaginaire collectif, parce nous n’avons pas tous le nez fin, des lèvres pulpeuses ou encore une peau parfaite sans tâches.
Une opération chirurgicale n’est pas anodine et le fait que beaucoup de jeunes courent chez le chirurgien en espérant ressembler à l’idéal du filtre, cela même si l’opération est impossible, est un mauvais présage pour le futur.
Après ce cruel constat d’une amère réalité filtrée dont nous sommes quasiment tous concernés dans l’univers de l’Internet, il nous faut trouver des solutions pour le retour au « naturel », aux beautés sans filtres du numérique pour notre bien être psychique.
Il faudra d’abord nous rappeler que la beauté est relative, et que ce sont nos petits défauts qui font notre charme. L’heure des clones n’a pas encore sonné, et il serait vraiment ennuyeux de tous nous ressembler.
Retournons à « l’eye liner » pour étirer le regard ou au crayons blanc pour l’agrandir. Prenons de bon cours de maquillage et offrons-nous une belle palette bien réelle et non virtuelle.
Bannissons les filtres irréalistes pour notre bien et celui des autres. Le filtre dont votre mère, grand mère et autres parents ne vous reconnaîtrons pas.
Vous n’êtes pas influenceuse ! Évitez le stress inutile et le burn-out du réseau social d’autant plus que vous n’êtes pas payée. Quitte à ralentir les publications et privilégier le qualitatif au quantitatif.
Boudez l’algorithme par ailleurs il en a cure.
De temps en temps osez la photo sans filtre.
Remplacez ces filtres Instagram , Snapchat et Tik Tok qui vous font la mine radieuse, la peau parfaite et un visage sculpté par le « vrai make up » de votre nouvelle palette récemment offert à la place de l’application annuelle à cent dollars.
Essayez pour commencer la désintox d’obtenir les mêmes effets , en plus léger dans la vraie vie avec votre maquillage, il existe des bons produits pour des contouring et d’autres qui vont flouter, lisser, rehausser, pour un fini HD.
Enfin dites vous que c’est une mode qui va passer et pour anticiper de temps en temps osez le naturel, la beauté sans
filtres.
M M

